En janvier 2025, Puissance 237 de Dr Guy Gweth proposait une vision stratégique pour le Cameroun à l’horizon 2050. Quelques mois plus tard, douze candidats se présentaient à l’élection présidentielle du 12 octobre. Cette série d’articles analyse, sans parti pris et selon la grille de lecture du CAVIE (hard, soft et smart power), l’empreinte de cet ouvrage sur leurs programmes. Par ordre alphabétique, focus sur Akere Muna et son projet pour un Cameroun souverain et inclusif.
Priorité au développement local et à la relance des communes
Le programme d’Akere Muna place l’urgence sociale et territoriale au centre de son action. La proposition d’évaluer les besoins immédiats des 360 communes et de mobiliser les ressources humaines et financières nécessaires pour répondre aux besoins fondamentaux — eau potable, écoles fonctionnelles, soins de santé primaires, infrastructures routières et services d’état civil — reflète une attention directe aux leviers de hard power identifiés par Puissance 237. La sécurité, l’accès aux services essentiels et la cohésion territoriale constituent, selon l’ouvrage, des fondations incontournables de la puissance nationale.
Multinationalité et cohésion citoyenne
Akere Muna propose d’agir dès le premier jour pour faciliter la mobilité des Camerounais vivant à l’étranger, en attendant la réforme législative sur la multinationalité. Cette mesure traduit une approche pragmatique du soft power, valorisant le capital humain et la diaspora comme vecteurs d’influence et de développement. Elle rejoint les thèses de Puissance 237, qui soulignent l’importance de la citoyenneté inclusive et du rayonnement international du Cameroun.
Transparence et audit de l’État : pilier de la souveraineté
La proposition d’un audit indépendant et exhaustif des finances publiques, incluant les entreprises publiques, démontre l’alignement du programme d’Akere Muna sur la vision smart power de Puissance 237. En rendant la gestion financière transparente, le candidat entend permettre une évaluation précise des ressources nationales, élaborer des réformes économiques réalistes et établir un plan de développement fiable. L’ouvrage insiste sur le fait qu’aucune puissance durable ne peut émerger sans une gouvernance claire et responsable.
Dialogue inclusif et résolution des crises
Le programme met l’accent sur un dialogue national sincère, visant à traiter les causes profondes du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que les autres zones en détresse. Cette orientation stratégique converge avec la dimension soft power de Puissance 237, qui prône la cohésion sociale, la réconciliation historique et l’inclusion comme fondements de la stabilité nationale.
Réformes institutionnelles et gouvernance modernisée
Enfin, le programme d’Akere Muna propose un renforcement de la démocratie et de la gouvernance, par des réformes institutionnelles visant la séparation des pouvoirs, l’élargissement de l’espace de la société civile et l’autonomisation du secteur privé. Cette approche illustre une intégration des principes de smart power de l’ouvrage, en combinant innovation institutionnelle et développement économique pour créer un Cameroun plus résilient et compétitif.
Conclusion
L’analyse comparative révèle que le programme d’Akere Muna présente une forte convergence thématique et structurelle avec les thèses de Puissance 237. De l’urgence sociale au dialogue inclusif, en passant par la transparence financière et la modernisation institutionnelle, le programme traduit une appropriation des concepts de puissance stratégique et confirme l’influence tangible de l’ouvrage sur la formulation des politiques de développement du Cameroun.
La Rédaction
