L’ouvrage « Puissance 237 », un livre blanc d’un demi-millier de pages, fruit d’une consultation, d’une analyse et d’une mise en perspective du Dr. Guy Gweth, président du Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE), vise à doter le Cameroun d’une stratégie pour devenir une puissance régionale. En français et en anglais, cet ouvrage à paraître le 30 janvier 2025 est divisé en sept parties et trente-cinq chapitres. Il se veut une contribution stratégique, pragmatique et inclusive pour l’avenir du Cameroun.

Un projet dans la continuité, mais avec une ambition renouvelée

« Puissance 237 » s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris avec « Cameroun Vision 2035 », le DSCE et la SND30, sans les contredire théoriquement. L’ouvrage reconnaît leurs acquis, mais propose une lecture actualisée et plus opérationnelle des défis et des opportunités. Il ambitionne de dépasser les constats et les orientations générales pour proposer des stratégies concrètes, des indicateurs pointus et quantifiables, et des objectifs plus ambitieux, mais jugés réalisables. L’approche méthodologique repose sur une analyse comparative entre « Vision 2035 » et « Puissance 237 », en examinant la traduction et la mise en œuvre des objectifs dans les documents de planification successifs. L’accent est mis sur l’atteinte de résultats concrets et chiffrables, avec des mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux.

Un engagement militant et inclusif pour un Cameroun fort

« Puissance 237 » se veut un outil de mobilisation et d’action, visant à entraîner l’ensemble des parties prenantes dans une dynamique collective. L’ouvrage adopte un ton pédagogique pour faciliter la compréhension et l’appropriation du propos par tous. Il se présente également comme un outil de travail dynamique et inclusif, encourageant la contribution de tous les Camerounais pour coconstruire une vision de la puissance moderne et pertinente. Une version longue du rapport, destinée aux décideurs et aux instances gouvernementales habilitées, traite de sujets plus sensibles et liés à la sécurité nationale, nécessitant une confidentialité accrue.

De la lutte contre la pauvreté à la quête de puissance régionale

L’ouvrage part du constat que les plans de développement successifs, bien que basés sur les objectifs de « Vision 2035 », ne montrent pas une progression suffisante vers les résultats souhaités. « Puissance 237 » intervient donc pour réajuster les objectifs et les indicateurs, afin de définir des actions plus réalistes et pertinentes. Loin de tout parti pris, il propose une réflexion stratégique pour un Cameroun fort, prospère et respecté sur la scène internationale.

La puissance régionale : une vision holistique

Dans « Puissance 237 », la puissance régionale est envisagée comme une capacité globale d’influence et de projection, reposant sur une combinaison stratégique de trois dimensions interdépendantes :

• Le hard power : les moyens traditionnels de puissance, tels que les forces armées, les ressources naturelles stratégiques et la capacité industrielle.
• Le soft power : l’attractivité culturelle, les valeurs partagées, le rayonnement intellectuel et l’influence diplomatique.
• Le smart power : la combinaison intelligente du hard power et du soft power, en adaptant les moyens aux contextes et aux objectifs.

Le Cameroun est ainsi invité à développer une puissance régionale équilibrée et durable, en investissant dans ces trois dimensions et en les articulant de manière cohérente.

Pourquoi cette ambition est-elle pertinente ?

Plusieurs facteurs justifient cette ambition selon Guy Gweth : les fondations solides posées par le DSCE et « Cameroun Vision 2035 », le contexte international favorable à l’émergence de nouvelles puissances, et la nécessité de sortir le Cameroun du piège du sous-développement.

Mobiliser les forces vives de la nation

Pour atteindre cet objectif, le Cameroun devra mobiliser les trois dimensions de la puissance :

• Le hard power : investissements massifs dans les capacités militaires, renforcement de la sécurité intérieure et extérieure, développement d’une industrie de défense nationale, politique agressive de développement des infrastructures physiques et politique d’industrialisation et d’exportation.
• Le soft power : promotion de la culture, de l’histoire et des valeurs, soutien aux échanges culturels, développement de l’éducation et de la recherche, renforcement de la coopération avec les autres pays africains.
• Le smart power : combinaison intelligente du hard power et du soft power, développement d’une diplomatie active, renforcement des partenariats économiques et promotion de la coopération régionale.

Le rôle des différentes parties prenantes

L’État stratège devra mettre à jour et clarifier sa vision, fixer des objectifs stratégiques assortis d’indicateurs précis, mobiliser les ressources nécessaires et coordonner l’action des différents acteurs. Les entreprises devront investir dans le benchmarking, la recherche et le développement, innover et créer des emplois. Le monde académique devra former les compétences nécessaires, mener des recherches de pointe et diffuser les connaissances. Les médias devront informer les citoyens et promouvoir l’image du pays à l’étranger. Les partenaires au développement pourront contribuer aux approvisionnements stratégiques.

Conclusion

L’objectif de devenir une puissance leader en Afrique d’ici 2050 est un défi ambitieux, mais jugé réalisable par le Dr Guy Gweth et l’ensemble des parties prenantes consultées. Il nécessitera une volonté politique forte et une mobilisation sans précédent de toutes les forces vives de la nation. L’ouvrage apparaît ainsi comme une contribution majeure à la profonde réflexion sur l’avenir du Cameroun et un outil concret pour transformer cette ambition en réalité.

La Rédaction