Ce texte fait partie d’une série d’articles qui évaluent l’influence de Puissance 237, publié en janvier 2025, sur les programmes des 12 candidats à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. S’appuyant sur le cadre analytique du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) — le triptyque hard, soft et smart power — cette analyse impartiale examine dans quelle mesure la stratégie de puissance proposée par le Dr Guy Gweth pour la période 2025–2050 a façonné les propositions de chaque candidat. Dans l’ordre alphabétique, l’attention se porte sur Serge Espoir Matomba, Premier Secrétaire du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS), et son programme politique présenté sous le titre LIBERTÉ.
Alignement stratégique : identité et cohésion nationale
Le programme de Serge Espoir Matomba articule ses priorités autour de quatre axes principaux : identité nationale, unité, souveraineté politique et institutionnelle. L’accent mis sur une éducation décolonisée et patriotique illustre une volonté de renforcer le soft power, conformément à l’approche de Puissance 237, qui considère le capital humain et la culture comme des leviers essentiels de puissance. La promotion d’une citoyenneté éclairée et la réconciliation des mémoires historiques sont identifiées comme des instruments de cohésion sociale, capables de consolider l’unité nationale et de favoriser un climat de justice et d’équité.
Convergence avec les thèses de Puissance 237 : unité et décentralisation
Dans son axe sur l’unité, Serge Espoir Matomba plaide pour une « cohésion dans la diversité », en liant étroitement justice sociale et réconciliation des héritages coloniaux. Cette approche correspond directement aux recommandations de Puissance 237, qui insiste sur l’importance du dialogue inclusif et de la mobilisation citoyenne pour transformer l’État et renforcer la puissance nationale. La promotion d’une décentralisation effective et de réformes foncières traduit l’intégration d’une dimension hard et smart power, visant à rapprocher les décisions politiques des citoyens et à stimuler un développement économique équilibré.
Souveraineté politique et réforme institutionnelle
Le troisième et quatrième axe du programme mettent en avant la souveraineté et la modernisation institutionnelle. Serge Espoir Matomba prévoit la tenue d’un référendum constitutionnel en 2026 pour refonder les institutions et renforcer la séparation des pouvoirs. Cette orientation est en cohérence avec le Chapitre XIII de Puissance 237, qui souligne que l’État de droit et la démocratie constituent des ressorts fondamentaux de la puissance nationale. En visant une gouvernance transparente, représentative et inclusive, le candidat propose une approche combinant hard power (réforme institutionnelle), soft power (mobilisation citoyenne) et smart power (politiques publiques équilibrées).
Capital culturel et autonomie économique
Porteur d’un projet ancré dans les idéologies panafricanistes, nationalistes et indépendantistes, Serge Espoir Matomba met l’accent sur la souveraineté culturelle et le développement économique. La valorisation des ressources locales, la promotion de la culture nationale et le renforcement des capacités locales s’inscrivent dans la logique de Puissance 237, qui identifie le rayonnement culturel et l’autonomie économique comme des piliers essentiels pour construire une puissance durable.
Conclusion
L’analyse comparative montre que le programme LIBERTÉ de Serge Espoir Matomba présente des convergences thématiques claires avec les thèses de Puissance 237. L’intégration de la cohésion nationale, de la réconciliation historique, de la réforme institutionnelle et de la souveraineté économique reflète une appropriation des concepts de puissance stratégique, confirmant l’impact tangible de l’ouvrage sur la conception d’un projet politique structuré et ambitieux pour le Cameroun.
La Rédaction