Fin 2015, Serge Njidjou a fondé son fab lab, AUI-Techno dédié à l’innovation technologique au Cameroun avec l’intention d’accompagner des projets porteurs et 100 % Made in Cameroun, de leur conceptualisation à leur commercialisation. Et les résultats n’ont pas tardé : une couveuse néonatale interactive solaire aujourd’hui exportée vers d’autres pays d’Afrique.
Camerounais passionné d’innovation, Serge Armel Njidjou est profondément amoureux des cultures africaines. Ingénieur originaire de la région de l’Ouest-Cameroun, qui dirige actuellement l’Agence universitaire pour l’innovation (AUI), une structure qui s’active dans le domaine de l’innovation qu’il a lui-même fondée fin 2015.
Cette structure a déjà mis une dizaine de technologies innovantes sur le marché local, parmi lesquelles, la couveuse néonatale interactive. L’invention de cet outil lui vaut actuellement une admiration à l’échelle internationale. Il tient son savoir-faire de l’université de Dschang (région ouest du Cameroun).
En 2019, tandis que ses camarades et lui sont engagés dans plusieurs projets, un fait de société change la trajectoire de leurs priorités. En effet, une femme ayant accouché prématurément des quintuplés dans un hôpital de Yaoundé, voit mourir ses enfants un après l’autre faute de couveuses. L’affaire fait grand bruit dans la capitale politique et le jeune camerounais entreprend alors de concevoir des couveuses pour pallier le déficit de ces appareils non seulement à Yaoundé mais dans toutes les villes du Cameroun.
Les premiers ateliers de fabrication sont installés à Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest. La mayonnaise prend rapidement et le jeune homme élargit son spectre à Yaoundé au quartier Nkolbisson et plus tard à Douala. Depuis lors, les demandes sont incessantes tant au Cameroun que dans d’autres pays comme le Tchad, le Benin et le Mali avec des prochaines ouvertures au Sénégal et en Côte-d’Ivoire.
Il faut rappeler que la prématurité est l’une des causes des décès néonataux en Afrique subsaharienne et l’offre en couveuses, essentiellement importées jusqu’ici au Cameroun, bute sur plusieurs insuffisances comme les délestages impromptus de l’énergie, aux prix prohibitifs et les services de maintenance quasi inexistants. L’invention du Camerounais pallie ses dysfonctionnements et facilite la prise en charge adéquate des enfants nés prématurés.
De plus, la couveuse camerounaise offre un système d’interactivité entre le concepteur et les différents appareils installés dans les structures sanitaires grâce à un dispositif qui permet à un parent de pourvoir regarder son enfant à travers un téléphone portable après avis favorable du personnel médical.
En 2022, Serge Armel et son équipe ont fabriqué 61 couveuses. Depuis janvier 2023, 80 appareils sont déjà sortis de leurs ateliers. Leur capacité de production annuelle est d’environ 500 couveuses. La couveuse, sans être complètement stérile, assure une protection contre les différents agents infectieux qui pourraient nuire à un bébé né prématurément.
La rédaction